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PolyAmour ou polyArnaque? L'amour tantrique

  • Photo du rédacteur: Florence
    Florence
  • 2 juil.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 14 minutes

Dans un monde où les modèles relationnels évoluent, où l’amour cherche à s’émanciper des normes et des carcans, certains explorent des chemins plus subtils, plus conscients, plus vibrants.

Le tantra, souvent réduit à tort à une pratique sexuelle exotique, offre pourtant une perspective profondément spirituelle sur l’amour, le lien et la présence à soi et à l’autre. Dans la relation tantrique, l'homme n'est plus seulement homme et la femme n'est plus seulement femme. Ils deviennent un au-delà de leur nature humaine incarnée et de leurs petits egos, pour s'unir dans ce qu'ils ont de plus sacré. C’est une rencontre d’essences et une rencontre des sens, une reconnaissance mutuelle de la lumière divine présente en chacun, manifestée sous la forme des véhicules physiques que sont nos corps.

L’état tantrique invite à un amour céleste qui ouvre le coeur en grand, un amour universel envers tout ce qui est. Dans cet état, chaque instant est parfait, complet en lui-même, exempt de manque, de désir ou de besoin. Le mantra parfois transmis sur ce chemin résume bien cette posture intérieure :

« Je ne veux rien, je n’ai besoin de rien, tout est pur et parfait dans le moment présent. »

Qu'il est bon de se reposer dans cette profonde sensation de tranquilité! Il n'est même plus nécessaire de penser, il y a juste à être.

Ainsi, ce qui caractérise profondément un·e tantrika, ce n’est ni le massage tantrique, ni le slow sex qui, bien que populaires en Occident, ne sont que des miettes des enseignements. Ce qui les caractérise avant toute autre chose, c'est l'acceptation. C'est cette capacité à accueillir la totalité de la création et tout particulièrement, chaque être humain, dans son harmonie comme dans son chaos. Tout est juste, même ce que nous ne comprenons pas.

L’authentique tantrika reconnaît la perfection des imperfections, avec tendresse.

"C'est bien joli Florence mais quel est le rapport avec le polyamour?".

J'y viens! Sur la planète tantrique, les relations amoureuses – qu’elles soient durables ou éphémères – se vivent comme des retrouvailles entre le dieu et la déesse, présents en chacun de nous. On peut fréquenter mille hommes, mille femmes, on ne fréquentera jamais que Shiva, l’archétype du "masculin sacré", et Parvati, sa parèdre divine, souvent incarnée dans son expression vibratoire : Shakti, notre énergie vitale, correspondant au "féminin sacré". On ne s’engage pas dans la relation depuis le petit moi, mais depuis le soi essentiel, depuis la version la plus élevée de nous-même, qui serait notre nature véritable. Le/la tantrika s'applique donc à honorer l’autre, non pour combler un vide ou satisfaire un désir, mais pour manifester cet amour divin, dans sa dimension la plus pure.

C’est ici que le sens étymologique du polyamour peut émerger : non pas dans la multiplication des partenaires par avidité ou curiosité, mais par l’amour universel que l'on offre à chaque être, comme une extension de la Source primordiale.

Dans cet espace sacré, chaque partenaire est respecté et adoré. La qualité de conscience du/de la tantrika est une divine dichotomie, à la fois présence absolue et abnégation. Le divin en soi s'est révélé et aime sans condition, sans attente, sans possession.

Cela semble parfait et tout autant utopique n'est-ce pas?

Utopique car, il faut bien l'admettre, notre monde nous réclame d'incarner notre nature humaine au quotidien. Nous avons des besoins. Nous avons des limites. Nous avons des obligations. Et si certains vivent le polyamour comme un idéal d’amour expansif et libre, la réalité leur rappelle qu’il faut jongler avec le temps, la logistique, la jalousie, la fatigue, les blessures… Ainsi, ces idéalistes du cœur se doivent de cultiver une intelligence relationnelle fine et un certain pragmatisme pour composer entre leur vision pleine d'amour et la réalité.

Et peut-être, qu'avec suffisamment de conscience et de maturité, ils pourront s’épanouir dans cette voie plurielle, au-delà du fantasme.

Toutefois, il est un fait important à souligner, de nombreux pratiquants ayant goûté à la profondeur d’une union véritablement sacrée se tournent naturellement vers l’exclusivité. Cela peut sembler à contre-courant de la vision tantrique et pourtant, lorsqu’une relation nourrit pleinement l’âme, lorsque l’on se sent rassasié d’amour, pourquoi aller vers d'autres? Pourquoi risquer d'altérer cette connexion qui nous comble, ou de diluer cette intensité sans commune mesure? Et puis, il faut bien le dire, quel soulagement de cesser enfin de courir après l'amour! L'ayant trouvé, ceux-là décident qu'ils peuvent finalement s'y reposer.

Par ailleurs, certains enseignements font un parallèle entre les dimensions physique et énergétique de la pratique. Tout comme la multiplication de partenaires sexuels sans protection augmente le risque d'infections, la multiplication de connexions énergétiques profondes pourrait entraîner des « pollutions subtiles ». Des charges émotionnelles ou énergétiques pourraient se transmettre, affectant le champ vibratoire des uns et des autres, risquant de perturber leur équilibre. Mythe ou réalité ? Virus subtil ou croyance-virus?

Chacun en jugera selon sa propre sensibilité.

Ultimement, le tantra ne souffre d'aucune règle ni d'aucun dogme, il est le flot de la vie elle-même. Chaque pratiquant·e définira ce qui sonne juste pour lui ou elle, en accord avec ses croyances, son vécu, ses challenges.

Si nous pouvions tous aimer un peu plus comme cela : en conscience, en présence, dans la vérité du cœur… alors peut-être que, polyamoureux, monogames ou solitaires, nous contribuerions tous, à notre manière, à rendre ce monde un peu meilleur ou a minima, un peu plus aimant.

Voici le témoignage de Mauro, polyamoureux de 54 ans, enseignant de yoga kundalini et pratiquant le yoga tantra depuis plus de 30 ans. (...)


"PolyAmour, ou polyArnaque?" Tous droits réservés Florence Fourtou 2025



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