PolyAmour, ou polyArnaque?

Le polyamour, littéralement plusieurs amours, englobe toutes les relations dites "non exclusives" en opposition au couple monogame durable qui nous a été vendu et présenté comme le grand standard relationnel des siècles écoulés.

De Wikipédia à Robert, en passant par le Larousse, il est tantôt pétri d'amour, tantôt d'affectivité ou de sexualité, assumé socialement ou préservé dans l'intimité.

Au premier rang des revendications polyamoureuses, cette ô combien chérie liberté.

Être libre d'aimer qui on veut comme on le veut, être libre de disposer et jouir de son corps comme on le souhaite et ultimement, être libre de vivre comme on l'entend.

A cela, sur le papier, on a envie de répondre un grand "Oui, je le veux!".

Cependant, est-ce si simple?

Derrière cet appel du cœur à la liberté de vivre l'amour et la sexualité de manière épanouie, derrière cette vision idéaliste de vivre constamment dans l'insouciance de l'amoureux archétypal se cachent de nombreux mécanismes plus ou moins conscients.

Certains peuvent être guérisseurs, d'autres destructeurs.

Multiplier les amours peut ainsi nous ramener à nous-mêmes comme nous maintenir dans une errance qui nous éloigne toujours plus de nos capacités décisionnelles, de ces introspections nécessaires et donc, de soi.

Le non choix est un choix et à vouloir aller partout, on risque fort de n'aller nulle part.

Parmi les rouages qui articulent l'élan polyamoureux, on trouve pour beaucoup le rejet du modèle couple traditionnel, souffreteux d'un couple parental dysfonctionnel ou d'expériences personnelles de couple vécues comme des échecs et plus globalement, d'une image et d'une conceptualisation du couple insatisfaisante.

La peur de l'engagement est évidemment le leitmotiv le plus fréquent, indicible et pour autant compréhensible au vu de ce monde dont l'avenir est toujours plus incertain et de l'impermanence de qui nous sommes au fil du temps.

La non exclusivité offre également aux blessures non résolues d'estime de soi et aux troubles de l'attachement une parade qui peut être très confortable.

Les blessés abandonniques pourront aussi y trouver l'assurance ou l'illusion de combler, au minimum temporairement, leur besoin de reconnaissance, de sécurité et d'affection.

Les modèles polyamoureux peuvent faciliter la résolution de conflits externes comme internes, tout comme nous condamner à un éternel évitement, promesse de non résolution de nos travers psycho-émotionnels.

Il y a beaucoup à en dire de ce polyamour, aussi je vous propose de parcourir dans les semaines et mois à venir, sur ce blog, les mécanismes et stratégies qui le sous-tendent pour une meilleure compréhension de soi, de l'autre, des relations, afin de pouvoir manifester dans nos vies un plus grand amour.

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