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La vérité sur l'éjaculation féminine

  • Photo du rédacteur: Florence
    Florence
  • 18 déc. 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 mars



Je vous propose de traiter aujourd'hui de l'un des plus grands mythes quand à l'orgasme féminin, j'ai nommé l'éjaculation féminine ou encore, "femme fontaine".

Ce phénomène, jusque là anecdotique et passé sous silence, a été grandement démocratisé cette dernière décennie par la pornographie, jusqu'à en devenir une catégorie à part entière et faire couler beaucoup d'encre.

Qu'en est-il? Pourquoi un tel engouement? Pourquoi est-ce un mythe? Toutes les femmes sont-elles fontaines et surtout, est-ce jouissif pour elles?

Creusons ensemble ce sujet passionnant.


Le mot éjaculation définit l'émission puis l'expulsion de sperme par le canal urétral masculin. Pas de sperme, pas d'éjaculation. Parler d'éjaculation féminine est donc inexacte. Il s'agit là d'un raccourci facile décrivant l'expulsion de sécrétions abondantes, parfois sous forme de jet, depuis les organes génitaux externes féminins, lors de rapports ou de stimulations d'ordre sexuel.

Pourquoi alors utiliser le mot éjaculation?

J'y vois là quelque chose d'assez touchant. L'éjaculation est familière des hommes dès leur plus jeune âge et voir les femmes faire une expérience similaire a quelque chose de rassurant: le grand mystère de l'orgasme féminin ne serait ainsi pas si différent de celui des hommes. Là où nombre de livres viennent mettre en lumière les différences entre hommes et femmes, cette expérience commune a un parfum de similitude, permettant aux hommes de s'identifier à leur partenaire féminine et de s'en sentir plus proches. On peut ainsi voir dans le choix de ce mot un désir de reliance, de reconnaissance de soi en son homologue féminine, d'appartenance.

Cet engouement pour les "femmes fontaines" est également dû à ce sentiment de victoire qu'il génère par cette idée que: "plus elle mouille, plus elle prend de plaisir" et de "si elle gicle, c'est qu'elle a un orgasme". L'expulsion massive de liquide constituerait ainsi une preuve tangible et visible du plaisir procuré et donc de l'efficacité des stimulations administrées. La quantité de sécrétion devient alors un baromètre de la capacité à faire jouir la femme, un marqueur de performance, d'autant plus que toutes les femmes ne seraient pas fontaines, ce qui vient ajouter à cette affaire une dimension d'exploit et de défi.


Alors, quelle est la réalité physiologique de l'éjaculation féminine?

On peut distinguer deux formes d'expulsion de sécrétions potentiellement en jet, chez la femme.

La première, générée par les glandes para-urétrales de Skene, n'excédera pas 3 à 6 millilitres. Elle est généralement de l'ordre du ruissellement même si des spasmes contractiles superficiels de certains muscles du plancher pelvien peuvent provoquer de petits jets, dont la distance parcourue ne dépassera guère les quelques centimètres. Ce type d'éjaculation féminine peut se produire, entre autres, en réponse à des stimulations de la vulve et du tiers distal du vagin. Notons que certaines témoignent avoir inondé leurs draps en recevant un cunnilingus sans que l'opérateur n'ait constaté de jets, ou n'ait été noyé au passage. Inquiète d'avoir pu avoir une fuite urinaire, ces dames, vérifiant l'odeur des sécrétions, attestent que le fluide n'a absolument pas l'odeur d'urine et elles ont raison. Le fluide sécrété par les glandes de Skene est proche du liquide séminal fabriqué chez les hommes par la prostate. Certains nomment ainsi les glandes de Skene, la prostate féminine, bien qu'elles soient loin d'avoir les mêmes fonctions que la véritable prostate masculine.

La seconde forme est cette expulsion allant jusqu'à quelques décilitres de fluide, s'écoulant simplement ou pouvant parcourir une distance de plusieurs mètres si elle est accompagnée de spasmes musculaires intenses. On la voit se produire en réponse à une stimulation vigoureuse de la paroi antérieure du vagin, que ce soit par une pénétration suivie d'un retrait du pénis ou par une masturbation manuelle, couplée ou non, à une pression exercée sur la paroi antérieure du bas de l'abdomen.

Devinez quel organe se trouve là? C'est la vessie.

Des coups assénés au col de la vessie au travers de la paroi vaginale ouvrent le sphincter vésical, entraînant la vidange de son contenu. Et si la pénétration ou stimulation est plus profonde et vient stimuler le corps de la vessie et l'ensemble du pelvis et donc, les muscles du périnée, il est possible d'observer des jets puissants, résultants d'une part de l'ouverture du col vésical et d'autre part, du spasme contractile réflexe de la vessie et du périnée, générant cette pression et ces jets impressionnants.

Certains diront: "Non, ça ne sent pas l'urine" ou "Non, je suis allée aux toilettes avant". Et bien, il semblerait que l'excitation accélère la diurèse, c'est-à-dire le remplissage de la vessie, ce qui produirait une urine diluée et donc moins odorante qu'une première urine matinale, par exemple.

Pour mémoire, les sécrétions issues de la paroi vaginale sont exsudatives, c'est-à-dire similaires à un suintement, un peu comme la sueur par exemple.


Toutes les femmes sont-elles fontaines?

Potentiellement, oui, puisque comme nous l'avons vu ci-dessus, il s'agit d'un phénomène mécanique qui peut être provoqué par certaines techniques de stimulation. Notons cependant qu'il implique un relâchement musculaire et que si madame se contracte comme pour se retenir d'uriner, la vessie ne se vidangera pas.

Enfin, la question la plus importante de toutes, est-ce jouissif pour la femme?

Si un orgasme puissant peut provoquer une éjaculation féminine, l'inverse n'est absolument pas vrai. Ce n'est pas parce qu'il y a expulsion de liquide qu'il y a un orgasme. Venir stimuler le col de la vessie peut être plaisant comme désagréable et même douloureux. Nombre de femmes auront également la sensation d'uriner, ce qui est effectivement le cas pour la deuxième forme pré-citée et le malaise occasionné risque fortement de leur interdire l'orgasme.

Alors, ne vous empressez pas de vouloir reproduire les techniques décrites ici ou que l'on voit dans la pornographie qui, je le rappelle, est la foire à la simulation de plaisir et d'orgasmes! Parlez à votre douce au préalable, il s'agit de son corps qu'elle vous offre dans toute sa vulnérabilité, dont les zones les plus fragiles. Même si la technique a son rôle à jouer, l'écoute, la communication et la tendresse prévaudront toujours.



 Tous droits réservés Florence Fourtou 2024


 
 
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